Les opportunités économiques de la transition écologique

Transformons les défis environnementaux en réelles opportunités de changement.            

La pandémie du covid 19 nous montre l’urgente nécessité d’adopter de nouveaux comportements universels pour endiguer la crise mondiale sanitaire.

De plus, la crise mondiale environnementale (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, pollution des écosystèmes, perte de la biodiversité, etc.) met en exergue le besoin de réaliser, à l’échelle planétaire, la transition écologique, créatrice de nouvelles opportunités de développement et d’emplois.

Faire de l’écologie le principal levier de la reprise et de la transformation de notre économie permet de reconsidérer nos organisations, nos entreprises pour un triple dividende :

• améliorer l’éco-efficience de nos activités ;
• améliorer la formation et l’emploi ;
• améliorer la situation écologique de notre planète.

La protection de l'environnement ne sera, toutefois, une réalité que si elle est perçue par l’ensemble des décideurs et des acteurs (gouvernement, entreprise, ville, citoyen) comme économiquement viable.

Un exemple illustratif :  la modernisation de la collecte et du tri sélectif des déchets d’emballages plastiques

Les plastiques sont omniprésents dans notre société du fait de leurs nombreuses fonctionnalités offertes (emballages, construction, électronique, etc.). Toutefois, leur chaîne de valeur linéaire, basée sur le modèle « extraire-fabriquer-jeter », présente d’importants inconvénients économiques et environnementaux (gaspillage de ressources naturelles non renouvelables, pollution des écosystèmes, etc.).

En 2017, la fermeture des frontières asiatiques à l’importation de déchets plastiques a mis en exergue notre insuffisance en termes de capacité, de technologie et de ressources pécuniaires pour que ces déchets puissent être traités localement.

En Europe, sur les 27 millions de tonnes de  déchets plastique collectées annuellement, 31 % sont recyclées, 41 % incinérées et 27 % mises en décharge.

La faible part de plastiques recyclés dans l’Union européenne représente une lourde perte pour l’économie ainsi que pour l’environnement.

En Belgique, la stratégie de modernisation de la collecte et du tri sélectif des déchets d’emballages plastiques est combinée à l’innovation dans les processus de recyclage pour l’émergence de nouveaux débouchés viables pour les plastiques recyclés.

Depuis le 1^er avril 2021, la collecte des PMC est élargie pour les déchets d’emballages plastiques P+MC, tant pour le citoyen que pour les entreprises.

Grâce à l’extension des consignes de tri, d’optimisation de la collecte et de modernisation des centres de tri, les performances progressent de 8 kg de déchets d’emballages supplémentaires recyclés par an et par habitant. A l’échelle de la Belgique, cela représente une augmentation de flux à traiter de 170.000 tonnes à 255.000 tonnes.

Outre les PMC habituels (bouteilles et flacons en plastique, emballages métalliques, cartons à boissons), les nouvelles consignes P+MC portent sur plus de collecte de déchets d’emballages ménagers en plastique :

• les emballages en plastique rigide : les bouteilles, les flacons, les barquettes, les boîtes (de glace), les raviers (de champignons), les pots (de yaourt...). 
• les emballages en plastique souple : les films (qui entourent les magazines, les packs de canettes ou de bouteilles...), les sacs et sachets (de fromage, de frites surgelées, de chips, de biscuits ...), les tubes (de dentifrice...).

La collecte, le tri et le recyclage des déchets permettent la création de 8 emplois pour 1000 tonnes de déchets qui ne sont pas mis en décharge. Le secteur des déchets est donc générateur de croissance et d’emplois non délocalisables.

Des objectifs de recyclage

Les 3 grands objectifs de recyclage pour 2023 sont :

1. Un taux de recyclage pour les emballages ménagers en plastique : de 42% aujourd’hui à 65 % en 2023 et 70% en 2030
2. Le doublement de la quantité de PMC collectés en dehors du domicile par rapport à 2018.
3. La collecte et le tri de 90 % de tous les emballages de boissons

En Wallonie, le projet Circular Wallonia vise à encourager à produire et à consommer des biens et services, à gérer les déchets de manière durable et à favoriser un renouveau industriel, notamment, pour les matières plastiques.

Afin d’atteindre ces objectifs, une solution locale, créatrice d’emplois, a notamment vu le jour à Ghlin, au cœur du Hainaut. Grâce à un partenariat privé-public (entre les Intercommunales IDEA et IPALLE et deux acteurs privés spécialisés dans les matières environnementales, SUEZ et VANHEEDE), le nouveau centre de tri Val’Up sera opérationnel dès l’été 2021.

Pour garantir le niveau de qualité attendu par les recycleurs, le centre de tri Val’Up bénéficiera des dernières innovations techniques dont 20 tris optiques, des séparateurs aérauliques et balistiques.

Les performances du centre Val’Up sont :

• 68 emplois en 2021 et une centaine en 2022 ;
• un investissement de plus de 30 millions d’€ ;
• une capacité de traitement : ± 5.000 sacs bleus/heure, soit 50.000 tonnes de PMC élargis triées/an avec possibilité d’évolution et d’extension ;
• un tri en 14 fractions P+MC (jusqu’à 11 fractions de plastique, 2 fractions de métal et les cartons à boissons) ;
• de 15 à 23 kg par habitant/an de déchets d’emballage collectés (soit 8 kg de déchets résiduels en moins par personne par an, ce qui représente une belle économie de ressources naturelles qui seront recyclées).

Les entreprises ont pris conscience du besoin de gérer leur environnement et leurs déchets comme des ressources. Ce constat impacte bien sûr les emplois, les compétences et les formations.

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